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Regarder une œuvre de David Kunzli, c’est un peu se regarder soi-même. C’est s’interroger au travers d’un regard troublant, qui se pose sur nous et nous force à l’introspection. Que sais-tu de moi, que sais-je de toi… Que se soit au travers du regard confiant d’un enfant, de celui plus ambiguë d’une belle geisha, un peu aux abois mais serein tout de même, la question reste identique, que sait-on de l’autre, quel est-il, nous connaît-il vraiment. Il n’est pas jusqu’au noble vieillard aux yeux fermé, méditatif. Il ne nous regarde plus. Il nous a regardés et il pense.
Plus le temps passe et plus ce questionnement nécessite de réflexion. Voilà ce à quoi nous convie l’art de David Kunzli. Une belle réflexion sur la nature humaine, jetée sur une toile simple et rêche ou sur un beau papier du Népal. David a beaucoup voyagé dans ces pays ; On en comprend le prix et le fruit en admirant la facture de son travail, son dépouillement, l’intense, rendu en peu de lignes, en peu de traits. L’art du signe. Il allie, et avec quel talent, les dessins en grisaille de la Renaissance, à l’ascétisme de la peinture orientale. Un délicat fondu, un point intense qui nous interpelle. Ce n’est pas la moindre des qualités de cet artiste, que de nous donner à rêver sur un nous-mêmes que l’on souhaite meilleur. Humains.
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